La Bible du crime (NON FICTION) (French Edition) (17 page)

BOOK: La Bible du crime (NON FICTION) (French Edition)
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30 mars
1975

Décès en prison de Howard Schmid, « The Pied Piper of Tucson », qui se vante ouvertement de ses crimes devant ses amis pendant plusieurs mois, avant d’être arrêté le 11 novembre 1965.

F
ils unique gâté d’une riche famille de Tucson, Schmid présente l’image d’un rebelle auprès des adolescents de la ville. Entre 1964 et 1965, il tue, devant témoins, deux jeunes filles. Il est poignardé à vingt reprises en prison et décède le 30 mars 1975.

31 mars
1953

Arrestation de John Reginald Christie, « l’Étrangleur de Rillington Place ».

M
altraité par ses parents durant son enfance, John Reginald Christie est fasciné par la mort depuis qu’il a aperçu le corps de son grand-père dans son cercueil. Dès l’adolescence, il est incapable d’avoir la moindre relation sexuelle s’il n’a pas l’assurance d’avoir le contrôle total de sa partenaire – le mieux étant qu’elle feigne d’être évanouie. Surnommé « P’tite bite » ou « Qui peut pas », il est victime d’une attaque au gaz moutarde pendant la Première Guerre mondiale.

Jardin de Christie

Devenu fonctionnaire après la guerre, Christie commet de nombreux actes de petite délinquance, escroqueries et vols. En 1938, il emménage au 10 Rillington Place, à Londres, où il commet son premier meurtre, en août 1943. Cinq ans plus tard, un couple, Timothy Evans et sa femme Beryl, s’installe au dernier étage de l’immeuble. Quelques mois plus tard, Christie étranglera Beryl avant de la violer post-mortem. Il fait accuser Timothy Evans du crime. Lors du procès d’Evans, dont le QI n’est que de 70, Christie témoigne contre l’accusé. Ce dernier est exécuté le 9 mars 1950. Christie commet plusieurs autres assassinats. Pour satisfaire ses fantasmes masturbatoires, il a notamment coutume de raser le pubis de ses victimes qu’il conserve dans une boîte.

Ce tueur en série nécrophile de six femmes est finalement arrêté et pendu le 15 juillet 1953. L’affaire est l’objet d’un remarquable film de Richard Fleischer,
L’Étrangleur de Rillington Place
, en 1970.

1
.

Pour en savoir plus sur Arthur Shawcross, vous pouvez lire le récit que j’en ai fait avec « Le Monstre de Rochester » dans
Le Livre noir des serial killers
, paru aux éditions Points, en 2010.

2
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Pour en savoir plus sur Henry Lee Lucas et Ottis Toole, lire mon ouvrage
Le Livre noir des serial killers
, paru aux éditions Points, en 2010.

3
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Pour en savoir plus sur « Le Cannibale de Milwaukee », vous pouvez lire mon ouvrage :
Le Livre noir des serial killers
, paru aux éditions Points, en 2010.

AVRIL
1
er
 avril
2014

Geoffroy Dameure, le « Cannibale de Romainville », est relâché à cause d’une erreur de procédure.

V
oici ce que son avocat, M
e
Dimitri Baveux, a déclaré : « Mon client a fait valoir ses droits comme tout autre citoyen l’aurait fait dans les mêmes circonstances. Il devait passer devant une commission de libération conditionnelle, mais celle-ci s’est réunie, sans que mon client ne puisse assurer sa défense, puisque la justice française a oublié de le prévenir. »

 

Geoffroy Dameure s’est contenté d’une courte déclaration qui n’a pas manqué de créer la polémique : « Mon innocence a été reconnue. En prison, on m’a obligé à suivre un régime végétarien. Mais je recommencerai… »

 

En 2005, après la disparition mystérieuse de Joël R., un employé de la caisse nationale d’assurance vieillesse de la préfecture de Seine-Saint-Denis, des enquêteurs tentent de retracer le parcours de l’homme, réputé dépressif. Pour ses collègues, à qui il s’est maintes fois confié, il a dû quitter son poste ; certains évoquent la possibilité d’un suicide. Le 13 mars 2005, sa feuille de route indique qu’il doit rendre visite à six personnes, dont Marc Dameure qui habite une maison délabrée située dans une rue proche du parc de Romainville. Joël R. doit y vérifier si Marc Dameure est toujours vivant : il a 96 ans et continue de percevoir une pension. Dans le jardin, des ordures sont amoncelées dans le plus grand désordre. Le propriétaire, qui a la réputation d’être un solitaire, y habite avec son fils
Geoffroy que des voisins décrivent comme un homme taciturne, aux cheveux longs et à la barbe hirsute. Une fois entrés à l’intérieur, les policiers sont assaillis par une odeur effroyable de pourriture.

 

Les habitants décrivent l’arrivée d’un grand nombre de policiers, d’ambulances, ainsi que deux camions de l’Identité judiciaire. Vers 21 heures, ils auraient découvert le corps momifié du père Dameure, au milieu d’immondices et de nombreux restes humains dans la cave. Celle-ci communique avec d’anciennes carrières à gypse où le fils a été retrouvé. Ses paroles sont incohérentes. Dans la cuisine, les policiers saisissent un fait-tout contenant des viscères. D’après les premières constatations des légistes, ces restes appartiendraient à au moins sept personnes différentes. On ignore si ces dernières ont été tuées ou s’il s’agit de cadavres que le présumé cannibale aurait pu déterrer dans les cimetières.

 

Trois questions méritent d’être posées :

 

Le « Cannibale de Romainville » est-il une première pour la France ?
Les cas de cannibalisme sont très rares en France. Mais, récemment, nous avons eu l’exemple d’un tueur vampire à Nanterre, celui d’un détenu de la prison de Saint-Maur qui avait commencé à dévorer la cervelle de son codétenu, ainsi qu’un autre cas qui ressemble à celui de Romainville, avec cet homme dans la Meuse qui a dévoré son père en préparant une sorte de ragoût avec des légumes.
Peut-on dire que ces cannibales sont fous ?
À Romainville, le suspect est décrit comme vivant au milieu d’immondices et murmurant des paroles incompréhensibles, mais certaines sources indiquent aussi qu’il possède une bibliothèque assez fournie en matière d’ouvrages de criminologie et sur les tueurs en série (dont les miens). Dans une interview radio, le procureur a aussi mentionné la présence d’un ordinateur et d’une connexion internet. Il paraît donc difficile de se faire une opinion précise à
son sujet. Quant au cannibale de la Meuse, celui-ci continuait à percevoir la retraite de son père, ce qui relève d’un comportement rationnel.
Qu’est-ce qui peut pousser un homme, dans notre société, à devenir cannibale ?
Il s’agit de posséder la victime ; elle ne fait plus qu’un avec vous. Elle n’existe plus aux yeux du cannibale. Comme les tueurs en série dépersonnalisent leurs proies, celles des cannibales sont chosifiées. Le tueur se les attribue de manière définitive.
2 avril
1960

Libération conditionnelle de Harvey Carignan, qui récidive à de multiples reprises.

J
ugé en 1949 pour meurtre et en attente d’être pendu, Carignan est relâché parce qu’un policier oublie de lui lire ses droits. Ce géant, doté d’une force prodigieuse, viole au moins cinq autres femmes et les massacre à coups de marteau. Détail effrayant, on retrouve, parmi ses affaires, des cartes où plus d’une centaine d’endroits sont cerclés de rouge (un certain nombre de ces lieux correspondent à des crimes ou à des disparitions non résolues).

3 avril
1936

Exécution de Bruno Hauptmann.

C
e charpentier d’origine allemande est condamné pour l’enlèvement, le 1
er 
mars 1932, puis le meurtre, du bébé de vingt mois du célèbre aviateur Charles Lindbergh. Hauptmann a toujours proclamé son innocence, y compris le jour de son exécution sur la chaise électrique. Plusieurs ouvrages parus ces dernières décennies semblent confirmer qu’il n’était pas coupable.

4 avril
1943

Naissance de Judias Buenoano, une « veuve noire », qui est exécutée en Floride en 1998.

C
ondamnée à mort, le 26 novembre 1985, pour l’assassinat de plusieurs de ses maris et de son fils handicapé de 19 ans, elle incarnait pourtant l’image du rêve américain : née d’une famille très pauvre, elle est devenue une femme d’affaires très riche. Mais le rêve a tourné au cauchemar pour tous ceux qui l’ont approchée. Elle est exécutée le 30 mars 1998 sur la chaise électrique de Florida State Prison, à Starke, là où Ted Bundy
1
est aussi décédé. C’était la première femme à s’asseoir sur la chaise depuis 1957.

5 avril
1989

Enlèvement du petit Joris Viville, à Port Grimaud.

U
n petit garçon belge de 9 ans, Joris Viville, est enlevé dans un camping à Port Grimaud, près de Saint-Tropez. Son corps est retrouvé étranglé, et mutilé à coups de tournevis, dix-sept jours plus tard. À l’époque, Francis Heaulme séjourne au centre psychiatrique de la Fontonne, près d’Antibes. Ce jour-là, il est rentré en annonçant au personnel soignant qu’il avait tué quelqu’un à Port Antibes. Le 24 mai 1997, la cour d’assises du Var le condamnera à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 22 ans.

6 avril
1944

Naissance du « Serpent » Charles Sobhraj.

S
urnommé « Le Cobra », « Le Serpent » ou « Bikini Killer », Charles Sobhraj est un tueur en série français qui aurait assassiné une vingtaine de personnes dans les seules années 1975-1976 – pour la plupart des touristes qui visitent plusieurs pays asiatiques. L’auteur Thomas Thompson immortalise le personnage avec son ouvrage 
La Trace du serpent
. Escroc manipulateur, doté d’un charme certain, Sobhraj est un grand connaisseur en matière de poisons et un roi de l’évasion.

 

Condamné en Inde, il est libéré en février 1997, au bout de vingt années d’incarcération et s’installe à Paris. En septembre 2003, Sobhraj commet l’erreur de partir pour le Népal où il est recherché pour un double meurtre commis en 1975. Reconnu dans une rue de Katmandou, il est condamné à la prison à vie en août 2004. En septembre 2014, il est à nouveau jugé et condamné pour l’assassinat d’un touriste canadien. Charles Sobhraj est toujours emprisonné au Népal à l’heure actuelle.

7 avril
1903

Pendaison de l’empoisonneur anglais George Chapman.

V
oici comment le bourreau français Sanson décrit ce type de châtiment dans ses mémoires publiés en 1830 :

« En Angleterre, on ne connaît guère d’autre genre de supplice que la corde. Ce supplice, qui est encore en usage en Allemagne, a été remplacé en France par l’instrument inventé, ou pour mieux dire, perfectionné par le docteur Guillotin.

En France, concurremment avec la décapitation, figurait la pendaison. Le premier supplice était exclusivement réservé à la noblesse, le second, au contraire, n’était subi que par les vilains. J’ajoute cependant qu’il fut un temps où les nobles subissaient quelquefois cette peine : par exemple, le gentilhomme qui séduisait ou déshonorait une demoiselle confiée à sa garde était dépouillé de son fief, et s’il avait agi avec violence, il était pendu. Enfin des personnages considérables subirent aussi, après leur mort, l’ignominie d’être exposés à la potence. Parmi eux est-il besoin de citer : Enguerrand de Marigny, ministre de Philippe le Bel ; Jean de Montaigu, ministre de Charles VI ; Olivier le Daim, favori de Louis XI ; Jacques de Beaume de Semblançay, surintendant des Finances sous François I
er
 ; l’amiral de Coligny, dont le cadavre était déjà tombé en putréfaction, lorsque Charles IX, entouré de toute la cour, alla le voir au gibet. C’est dans cette occasion que le jeune monarque, empruntant le triste mot d’un empereur romain, osa dire aux personnes qui se tenaient à l’écart : “Sachez que le corps d’un ennemi mort ne sent jamais mauvais.” Parmi les victimes dont le corps fut arraché au gibet après leur supplice, je citerai encore Delisle, un des puissants seigneurs du
XIV
e
 siècle, et Brisson, qui devait succéder au président de Harlay.

« Le criminel condamné à la potence devait avoir trois cordes au cou : les deux premières, de la grosseur du petit doigt et appelées tortouses, avaient chacune un nœud coulant et servaient à étrangler le patient. La troisième, appelée le jet, ne servait qu’à jeter le patient hors de l’échelle. Assis dans la charrette de l’exécuteur, le dos tourné au cheval, il avait à côté de lui le confesseur et derrière le bourreau.
Arrivé à la potence où était appuyée et liée une échelle, le bourreau montait le premier à reculons et aidait, au moyen d’une corde, le criminel à monter de la même façon. Le confesseur descendu, d’un coup de genou et aidé du jet, l’exécuteur faisait quitter l’échelle au patient qui se trouvait suspendu. Puis le bourreau, se tenant les mains aux branches de la potence, à force de secousses et de coups de genou dans l’estomac, terminait le supplice par la mort.

Le supplice de la corde disparut devant la guillotine ; avant la Révolution et dans les derniers temps où il était encore en usage chez nous, il servait à punir un grand nombre de crimes et de délits, tels que : l’infanticide, la bigamie, le vol domestique, le vol militaire, la désertion, la fabrication de fausse monnaie, l’assassinat. Sans m’étendre longuement sur l’histoire de ce supplice chez les autres nations, je dois cependant en dire quelques mots relativement à l’Angleterre, où il n’a point été remplacé par la guillotine et où par conséquent il est resté comme la seule peine de mort, avec la décapitation. Aussi, lorsque l’accusé est déclaré coupable d’un crime capital, le juge lui prononce sa sentence en ces termes : “X., vous êtes condamné à être pendu par votre cou jusqu’à ce que vous
soyez mort, mort, mort.” Les criminels condamnés, en attendant leur supplice, se réjouissent autant qu’ils le peuvent dans leur prison, mangent tout ce dont ils peuvent disposer, et convertissent en espèces jusqu’à leur propre cadavre, qu’ils vendent d’avance aux chirurgiens. Le condamné marche au supplice dans une charrette tendue de noir. Arrivé au bas de la potence, le bourreau prend des mains du patient la corde qui doit servir à son exécution, fixe un côté de cette corde à la traverse de la potence et l’autre bout au cou du patient. Ceci fait, l’exécuteur lui couvre la tête d’un bonnet qu’il rabat sur le visage jusqu’au menton ; alors sur le signal que fait le premier shérif, il fouette le cheval, la charrette avance et le patient reste suspendu. Après une heure de suspension, on détache le corps, qui est rendu aux parents ou livré aux écoles d’anatomie
,
dans le cas d’assassinat seulement. »

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